Panier

Vous êtes de plus en plus nombreux à me contacter pour me demander quelques précisions au sujet de l’auto-stop, notamment sur l’éternelle question que se posent tous les pouceux en herbe : faut-il prendre un panneau avec soi, ou non ? Mais aussi, que faut-il écrire sur la pancarte ? Plutôt que de répondre à chacun brièvement, j’ai pris le temps de rédiger un long article listant les pour et les contre, en espérant que cela puisse aider certains d’entre vous…

Auto-stop & panneau, le dilemme :

Il n’est jamais facile de répondre à la question du panneau, lorsque l’on fait de l’auto-stop. Ceux qui ne jouent pas du pouce trouveront probablement cet article bizarre, mais la majeure partie de la communauté des auto-stoppeurs sourira, en repensant à toutes les fois où cette question s’est posée. Avant de trancher et de développer plus longuement mon point de vue, il me semble important d’expliquer les tenants et aboutissants de ce choix cornélien, en quelques mots.

Si l’on part du principe que l’objectif visé est de se déplacer sans trop de difficulté, tendre une pancarte peut parfois compliquer la situation, et faire manquer à l’auto-stoppeur de belles occasions d’avancer : dommage ! À l’inverse, un panneau permet de temps à autres à quelques voitures de s’arrêter, alors que sans, elles auraient passé leur chemin. S’il n’existe pas de science absolue en la matière, quelques trucs et astuces sont toutefois bons à savoir, notamment pour celles et ceux qui débutent, et qui ne savent pas trop de quelle manière commencer.

faire du stop panneau

Au Vietnam, le jour où j’ai hésité entre écrire la ville, ou la route à suivre

J’en profite pour ajouter que si vous êtes bloqué trop longtemps sur un même spot, vous n’avez peut-être pas choisi la bonne technique. Posez-vous alors les questions suivantes : êtes-vous placé au bon endroit, les voitures peuvent-elles s’arrêter facilement, et ce sans danger ? Mais aussi, et surtout : avez-vous l’air d’un gros psychopathe en puissance ? De même, et plus sérieusement, peut-être devriez-vous tenter sans panneau (et dans le cas contraire avec…), ou bien changer la destination que vous avez indiquée. En deux mots, testez autre chose, vous finirez bien par y arriver !

Quand prendre une pancarte ?

D’après mon expérience, et bien que depuis le début de mon tour du monde j’ai utilisé très peu de panneau (par flemme, plus qu’autre chose), sachez qu’il peut être utile d’avoir avec vous une pancarte dans les cas suivants :

  • Vous vous dirigez vers une grande ville, et beaucoup de conducteurs que vous croisez risquent fort de s’y rendre également ;
  • Vous êtes situé à un embranchement, et vous voulez indiquer aux véhicules quelle direction vous souhaitez emprunter ;
  • Vous avez du mal à quitter une grande ville (indiquez alors une simple direction, quelque chose comme dir. Orléans), ou vous souhaitez simplement en gagner le centre (ex : métro) ;
  • Vous n’arrivez pas à prononcer Eyjafjallajökull, alors autant l’écrire pour mieux vous faire comprendre ;
  • Vous allez très loin, vous indiquez donc votre direction (ex : vers le Sud) ;
  • Pour une raison qui est vôtre, vous préférez trouver uniquement une voiture qui va loin ;
  • Vous êtes créatif et vous dessinez un très joli panneau qui donne envie de mieux vous connaître.
auto stop pancarte

Session d’auto-stop en Italie, je cherche à rejoindre une aire de service

Que faut-il écrire sur le panneau ?

Si vous faites le choix de tendre vaillamment votre pancarte, n’écrivez pas n’importe quoi dessus, au risque d’obtenir un effet contre-productif. Si vous vous rendez dans un petit village, inscrivez plutôt la direction de la grande ville la plus proche, afin de ne pas décourager ceux qui ne s’arrêteront pas au même endroit que vous (soit la plupart des conducteurs).

De même, si vous décidez de prendre la route sur une longue distance, pensez à mettre sur votre panneau une destination intermédiaire, car peu de gens iront à 800km de là où vous vous trouvez, ou une direction générale (ex : A10). Sinon, faites rire les passants, en indiquant en gros Tombouctou ou Pékin !

Par ailleurs, un petit smiley, quelques décorations et un peu de couleur vous rendront sympathique aux yeux des personnes que vous croiserez. Pensez à écrire en grandes lettres. Attention toutefois à ne pas noyer votre destination sur une pancarte trop encombrée, car les conducteurs disposent souvent de très peu de temps pour vous lire, et se décider à vous prendre ou non.

Concernant la langue, mieux vaut bien entendu écrire sa destination dans la langue locale, puisque d’une part rien ne dit que les habitants sauront lire l’anglais ou le français, d’autre part c’est à vous de faire l’effort de communiquer du mieux possible. Si l’alphabet diffère du nôtre, pensez à vous renseigner à l’avance, ou demandez aux locaux de vous aider.

Enfin, les plus débrouillards trouveront un carton sur la route, directement dans les poubelles, tandis que les plus prévoyants penseront au préalable à apporter avec eux un marqueur de qualité, voire une ardoise effaçable.

panneau auto-stop

Marc, mon acolyte en Asie du Sud-Est, en pleine action, pas comme certains (cherchez bien…)

Quand vaut-il mieux ne rien écrire ?

Comme je le mentionnais ci-dessus, je suis plutôt une adepte de la facilité, et je prends donc rarement un panneau lorsque je fais du stop. Si vous êtes vous aussi un gros feignant, je vous encourage vivement à ne pas vous casser la tête : vous cherchiez un conseil, en voici un bon, non ?

Cela est valable notamment si vous suivez une longue route avec peu d’embranchements, si vous êtes situé sur une aire d’autoroute (ne communiquant pas avec la voie en sens contraire : tous les conducteurs iront dans votre direction), ou si vous ne souhaitez pas aller quelque part en particulier.

En route, le mieux c’est de se perdre. Lorsqu’on s’égare, les projets font place aux surprises et c’est alors, mais alors seulement, que le voyage commence.

Nicolas Bouvier

D’ailleurs, je le redis, beaucoup de personnes ne prendront pas d’auto-stoppeur, si ce dernier ne se rend pas exactement au même endroit qu’elles. Elles pensent en effet bien faire, ne souhaitant pas mettre le voyageur dans une situation compliquée, en le déposant n’importe où. C’est l’une des raisons qui me pousse, depuis le début de ma vie nomade, à éviter les panneaux, bien que cela reste une opinion personnelle.

auto stop panneau

Traversée du Sahara en auto-stop : je vais tout droit, pas besoin de panneau

Pour aller plus loin :

Si vous vous lancez dans la belle aventure qu’est l’auto-stop pour la première fois, je vous invite vivement à découvrir mes autres articles sur le sujet, notamment :

Enfin, si vous êtes vous-même auto-stoppeur ou auto-stoppeuse, je serais ravie de connaître votre point de vue sur les panneaux. En écrivez-vous ? Quand, et pourquoi ? La parole est à vous dans les commentaires !


pancarte auto stop

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Join the discussion 8 Comments

  • Camille LEGROS dit :

    Bonjour,

    Vendredi 6 septembre 2019 j’ai (enfin) décidé d’écouter ma « petite voix » (qui me disait de partir). J’ai quitter ma région natale (j’avais besoin de partir pour apprendre à mes connaître vraiment, apprendre à m’écouter; et je savais au fond de moi que si je ne partais pas « maintenant/sur le champ », ma « petite voix ne me laisserait pas tranquille). Actuellement je suis à Belfort, je suis en route vers Genève (en effet je vais à Genève assister à la Journée de L’Audace le 28 septembre 2019).
    Après Genève je pense peut-être faire un saut à Paris (peut-être assister à la conférence de Linda Bortoletto, écrivaine et exploratrice le 1er octobre et peut-être participer au festival des chats le 4 octobre 2019 à Paris) avant de tracer mon chemin vers le Nord (le Nord de l’Europe: « le froid est pour moi le prix de la liberté »). Pour la suite du chemin je ne sais pas trop (et ça me va de ne pas tout savoir en détails). Peut-être qu’un jour nos chemins se croiseront, qui sait?

    P.S: Actuellement je n’ai plus d’appartement (par choix), ni de voiture (c’est aussi un choix). Je n’ai pas encore franchi le pas de l’autostop (peut-être seulement une fois au Sénégal lorsque je faisais du bénévolat; cependant j’avais des gens autour de moi qui m’avaient accueillie. Donc je n’étais pas vraiment seule pour me « débrouiller par moi-même »).

    Camille LEGROS

  • Antoine G dit :

    C’est en stop que j »ai faili rencontrer mon super ami Flo avant qu’on nous présente. Je l’ai vu pester de rage à son volant : les deux places étaient prises dans sa voiture. Avant, inspiré par un truc bouddhiste sur l’amour universel inclus dans la compassion (et inversement), j’avais pour une fois laissé tomber mon ressentiment envers les homo sapiens horribilis et développé la bienveillance. Le panneau c’était moi. Mon objectif était le Monde et j’avais le sourire 😉

  • clara falco dit :

    Merci pour ces conseils, j’adore ce genre d’articles pratiques, on n’en trouve pas souvent sur les blogs de voyages!!

  • papi dit :

    je n’ai pas d’avis sur la question
    aussi, je préfère m’abstenir pour ne pas tomber dans le panneau …
    bises

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