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Je me trouve actuellement dans les Balkans. Il y a quelques mois, lors de mon voyage en Croatie, j’ai eu l’occasion d’explorer différents sites, dont cet immense hôtel abandonné situé en plein cœur de la Riviera Makarska. Si le paysage alentour était à l’époque un petit paradis, de nombreux bâtiments tombent aujourd’hui en ruines, massacrant peu à peu ce qu’il reste de cet Éden en miettes. Voici l’histoire de ce complexe hôtelier, condamné comme beaucoup d’autres à hanter les plages de Dalmatie…

En 1948, des milliers de prisonniers allemands débutent la construction de ce qui deviendra six ans plus tard le premier hôtel de Yougoslavie socialiste. Conçu par l’un des architectes favoris du dictateur au pouvoir (qui ne fait jamais les choses à moitié, jetez par exemple un œil à la villa de Tito abandonnée), cet hôtel est situé sur l’une des plus belles plages de la côte croate – rien que cela. Trois kilomètres de galets, une forêt de pins et une eau translucide : le décor est planté.

Une fois à l’intérieur du gigantesque hôtel abandonné, on remarque tout de suite son grand escalier construit en colimaçon. Le sol est couvert de marbre, les portes sont à la française et une grande véranda donne sur la mer : chaque pièce comporte sa touche de charme et d’élégance.

D’ailleurs, ce n’est pas sans raison que se sont succédé pendant trente ans les groupes de pop yougoslaves les plus célèbres, jouant sur la terrasse. Difficile aujourd’hui d’imaginer le lieu en vie durant son âge d’or.

En Yougoslavie, la guerre débute en 1991. Le bâtiment sert alors de lieu d’accueil pour héberger les réfugiés (tout comme ce centre pour enfant visité lors d’une autre session URBEX en Croatie). Quatre ans plus tard, le complexe hôtelier retrouve ses fonctions premières, mais beaucoup de meubles et d’œuvres d’art ont entre-temps disparus. Sans rénovations majeures, impossible de rouvrir le lieu à la clientèle, l’hôtel finira par être abandonné à la fin des années 90s.

Courant 2001, une tentative de réhabilitation échoue. Voulant transformer le complexe en un établissement encore plus luxueux qu’à l’origine, les promoteurs proposent un projet trop onéreux qui ne verra jamais le jour. Aujourd’hui, l’hôtel abandonné tombe en ruines et se délite peu à peu.

Durant mon voyage en Croatie, j’ai été particulièrement choquée par la dévastation de la côte Adriatique. Je rêvais de sable blanc, d’eau turquoise et de plages de cartes postales. Je dois bien reconnaître que si j’ai souvent été charmée par la nature croate, j’ai dû également affronter quelques désillusions.

Nous entendons souvent parler des dérives du tourisme de masse, certaines plages de Dalmatie en furent pour moi un triste exemple. Un peu partout, des complexes hôteliers sortis de terre comme des champignons sont abandonnés, faute de moyens. Leur taille démesurée et trop coûteuse à entretenir n’est pas étrangère au problème : il revient souvent moins cher de reconstruire plus loin, plutôt que de restaurer un établissement vétuste. L’hôtel abandonné que je cite dans cet article n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres.

Si j’ai vécu de merveilleux moments en traversant la Croatie au volant de mon camion aménagé, cela m’a tout de même amenée à réfléchir un peu plus à la question suivante : comment limiter les effets négatifs du tourisme de masse tout en sauvegardant l’économie locale? Un article est actuellement en préparation sur mon blog (n’hésitez pas à m’envoyer au préalable vos avis!).

Avertissement :

L’accès à cet hôtel abandonné est bien évidemment interdit, pour des raisons de sécurité comme de protection des lieux – du moins ce qu’il en reste. C’est pourquoi je ne communiquerai aucune adresse, merci de ne pas me contacter à ce sujet, et n’hésitez pas à lire l’URBEX : c’est quoi pour en savoir plus.

Je dégage par ailleurs toute responsabilité en cas d’incident lors d’une éventuelle visite du complexe.

J’en profite pour adresser un petit clin d’œil à Maryse (lire son interview sur l’exploration rurale), pour son coup de pouce dans mes différentes recherches.

Enfin, pour aller plus loin , vous pouvez retrouver ma sélection de livres sur l’exploration urbaine, ou découvrir mes autres sessions URBEX, notamment celle effectuée en Croatie dans la plus grande base militaire d’Ex-Yougoslavie, ainsi que la visite d’un drôle d’hôtel abandonné en Chine..


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