Panier

Je vous contais la semaine dernière le récit de nos débuts en van, partis visiter la Suisse. Quelques surprises et rebondissements plus tard voici la suite de l’aventure, toujours accompagnée de José, mon compagnon de voyage de choc!

Nous quittons Berne et ses indénombrables fontaines pour nous rendre chez Salome, une jeune couchsurfer que j’avais accueillie dans mon van, durant mon road-trip au Royaume-Uni. Elle est de retour en Suisse, son pays natal, et loge quelques semaines chez des amis habitant Wildegg, à mi-chemin entre Bâle et Zürich. Nous pensons partager avec elle un café avant de reprendre la route, mais à peine arrivés, nous sommes conviés à déposer nos bagages dans une chambre, et sommes affectueusement priés de passer la nuit au chaud. Notre nouvelle famille d’accueil nous impressionne grandement par son ouverture sur le monde : des convives vont et viennent toute la soirée, sans que nous ne comprenions vraiment qui sont tous ces gens. Dans le petit salon, agencé de la manière la plus conviviale qui soit, le réfrigérateur se vide au rythme des estomacs qui se remplissent. Nous nous fondons tant bien que mal dans la discussion, en mélangeant allemand, anglais et français, de quoi en perdre notre latin. Après cette excellente fin de journée remplie de chaleur humaine, nous prenons même une douche chaude, qui n’est pas sans nous remémorer notre dernière séance de nettoyage, dans les toilettes du jardin botanique de Berne. C’est donc propres comme un sou neuf que nous nous glissons bien au chaud dans nos paires de draps, entourés d’une famille que nous aimons déjà.

Le lendemain, nous prenons notre temps et savourons nos derniers instants à Wildegg. Après d’émouvants adieux, nous quittons Salome et ses amis en direction de Zürich. Nous nous garons sur une place gratuite dans le centre-ville, mais comme partout chez nos amis helvètes, nous devons utiliser un disque de stationnement. Entre deux allers-retours sur le parking, afin de modifier notre heure d’arrivée officielle, nous visitons avec exaltation la plus grande ville de Suisse. Le long de la Limmat, nous nous promenons comptant les différents édifices, qui ne sont pas sans nous rappeler que la Suisse a connu diverses influences. Les églises Grossmünster et Fraumünster comptent sans doute parmi les œuvres architecturales les plus remarquables. Nous sommes ensuite contraints de nous éloigner du centre pour passer la nuit, et à nouveau, la polizei nous contrôle! Cette fois avec respect et bonne humeur : de quoi nous donner une meilleure impression au sujet des forces de l’ordre de la Confédération.

Promenade dans Zürich, en fin de journée

Promenade dans Zürich, en fin de journée

Après toutes ces émotions, nous décidons de passer quelques jours dans le Sud de l’Allemagne. Le coût de la vie y est beaucoup plus accessible, et nous commencions à avoir froid dans ce pays si montagneux! Nous longeons le Rhin de Waldshut à Lörrach, puis visitons Fribourg avant de nous perdre dans la Forêt Noire. Nous en profitons pour déguster la Weißbier locale (bière blanche) : on ne plaisante pas avec l’immersion dans une nouvelle culture! C’est mon quatrième séjour chez nos voisins germains, et j’aime de plus en plus ce pays où il fait plutôt bon vivre. Comme en Suisse, c’est également la saison des carnavals. Chaque ville, chaque village, arborent de jolies couleurs qui égaient fortement la grisaille hivernale. Tous deux étant originaires du Pays de la Loire, nous ne sommes pas habitués à ce type de réjouissances. Ainsi, nous sommes un peu surpris d’assister à un défilé permanent de déguisement farfelus.

Carnaval de Waldshut, en Allemagne

Carnaval de Waldshut, en Allemagne

Nous qui pensions avec certitude avoir vu les pires accoutrements qui soient, c’est totalement hébétés que nous arrivons au Liechtenstein. Dans ce petit pays qui compte à peine 37000 âmes, pas un citoyen n’échappe à cette étonnante coutume. Nous croisons donc de drôles de couples, des pandas fréquentant des lions, des moines embrassant des nonnes, ou des prisonniers enlaçant des dragons. D’ailleurs, notre manque de fantaisie ferait presque tâche dans ce décor si extravagant, et nous regrettons de n’avoir emporté avec nous quelques accessoires loufoques. Nous avons une grande chance de visiter Vaduz lors de la fête de l’année, car ce n’était pas prévu dans notre programme. Une belle coïncidence que nous ne manquons pas d’honorer. À quelques minutes de route de cette petite capitale se trouve la « plus grosse » ville du pays : Schaan. C’est là qu’a lieu le Fastnacht, ou le carnaval du siècle… À la nuit tombée, des centaines de personnes affluent de tous bords, vêtus des costumes les plus festifs et saugrenus qui puissent exister. Entre deux fanfares, les cadavres de bières s’amoncellent, les ours titubent et les fées chancellent. Tous les liechtensteinois sont acteurs de cette drôle de noce, et la principauté semble alors être une farce désopilante qui nous divertit grandement.

Le carnaval de Schaan, au Liechtenstein

Le carnaval de Schaan, au Liechtenstein

Nous dormons sur la place centrale de Schaan et assistons le lendemain à la parade officielle. Hissés sur d’immenses chars, petits diablotins et grands enfants lancent bonbons et faux billets à la foule qui s’esclaffe. Telle est l’image que nous retiendrons du Liechtenstein. Le même soir, nous dormons dans un champ à flanc de montagne, rêvant de drôles de bonshommes occupant un bien curieux pays. Il nous faudra revenir afin de redonner à cette charmante contrée sa part de sérieux, non pas que nous n’ayons apprécié cette frivolité passagère, mais nous imaginons qu’en tant que paradis fiscal qui se respecte, la principauté doit bien compter quelques âmes raisonnables.

Dernière nuit au Liechtenstein, dans les environs de Vaduz

Dernière nuit au Liechtenstein, dans les environs de Vaduz

Sur ces bons souvenirs, nous quittons le territoire liechtensteinois : nous décidons de poursuivre notre aventure un peu plus à l’Est, en direction de l’Autriche. Car c’est cela, vivre dans un camion aménagé. Choisir un cap, et poursuivre sa route, inlassablement…

Qu’est-ce qu’on éprouve quand on s’éloigne des gens, et qu’on voit leur silhouette diminuer dans la plaine, jusqu’à n’être plus qu’un point qui finit par se dissoudre ? Le monde est trop grand, il nous engloutit sous sa voûte et adios. Mais déjà on regarde vers l’aventure suivante, folle aventure sous les cieux.

Jack Kerouac, Sur la route

Et pour aller plus loin, vous pouvez lire le récit de voyage qui suit : à trois dans le van, voyage au bord de la mer Adriatique! Et vous pouvez aussi retrouver toutes mes photos de Suisse, ainsi que mes conseils pour choisir un van aménagé

blog van life france

Join the discussion 4 Comments

Leave a Reply