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Je suis partie il y a peu découvrir l’un des chemins de Saint Jacques de Compostelle. L’occasion pour moi de vous livrer les secrets des préparatifs de ce voyage au long cours. Vous trouverez dans cet article toutes les infos nécessaires pour préparer une randonnée de plusieurs jours, des chaussures au sac à dos en passant par le petit équipement, ainsi que le choix de l’itinéraire à emprunter. Organiser son trekking, c’est s’assurer de marcher en toute sécurité !

Des chaussures adaptées au trekking :

Avant de préparer votre randonnée, vous devez bien entendu vous équiper, et cela commence avec de bonnes chaussures. Il est souvent conseillé de les choisir une taille au-dessus de sa pointure habituelle, quitte à superposer deux paires de chaussettes. En effet, lors de l’effort, les pieds se gonflent et il est fréquent de se retrouver alors à l’étroit, ce qui empêche une bonne circulation sanguine. Évidemment, avant de vous lancer sur plusieurs dizaines de kilomètres, assurez-vous d’avoir déjà utilisé plusieurs fois vos chaussures, sans quoi, gare aux ampoules, qui peuvent faire très mal. Aussi, mieux vous ferez vos lacets, plus votre marche sera facilitée : logique, en somme. Lors de la randonnée, si vous ressentez de l’humidité dans vos chaussures, changez de chaussettes et faites sécher la paire mouillée directement sur votre sac. Garder ses pieds au sec : le meilleur moyen d’éviter les ampoules. Au passage, il existe une crème appelée Nok, qui prépare votre peau aux frottements réguliers. Je l’ai utilisée pour Compostelle (à appliquer durant les trois semaines avant le départ, sur la plante des pieds, talons et entrecuisse), cela m’a évité bien des soucis d’ampoules et de rougeurs. Ces quelques conseils vous suffiront à bénéficier des nombreux bienfaits de la randonnée, sur le corps mais aussi sur l’esprit.

En ce qui concerne l’achat de vos chaussures, prenez en compte les éléments suivants, à adapter en fonction de la difficulté du parcours envisagé : maintien de la cheville (elles doivent être montantes), souplesse, poids, confort, imperméabilité, solidité, amorti des semelles (les choisir également agrippantes). Attention, pour les longues randonnées, mieux vaut mettre le prix, elles n’en seront que plus confortables et résistantes : un investissement qui en vaut la peine, même s’il faut compter environ une centaine d’euros. J’ai écrit un article complet pour choisir ses chaussures de marche pour Compostelle, je ne vous en dis donc pas plus ici, mais je vous conseille vivement de le lire !

Découvrir mon modèle coup de cœur

Si vous partez plusieurs jours, au moment de faire votre sac à dos, n’oubliez pas de prendre une paire de sandales de marche, afin de laisser respirer vos pieds en fin de journée. Aussi, durant la nuit, laissez vos chaussures à l’air libre, tout en vous méfiant de la rosée du matin. Le mieux est de les protéger sous votre double-toit, sans les enfermer dans un sac pastique. De même, des chaussettes de qualité, en coton ou en laine sont indispensables, bannissez les matériaux acryliques bas de gamme qui empêchent les pieds de s’aérer. Enfin, vous pouvez essayer de talquer vos plantes de pieds : un excellent moyen de réguler la transpiration (et donc les odeurs).

préparer une randonnée pour débutant

Les tongs : des chaussures adaptées au trekking, par excellence (visite du Fish River canyon, en Namibie)

Le sac à dos, meilleur ami du randonneur :

Choisir un bon sac à dos est presque aussi important que de se munir de bonnes chaussures. Prenez-le trop grand, et soyez sûr d’apporter avec vous beaucoup trop d’affaires inutiles. À l’inverse, il doit avoir la capacité de transporter tout ce dont vous avez réellement besoin : pour une journée, je recommande un sac d’une contenance de 20L, ce qui est minimaliste mais suffisant. Si vous partez plus longtemps, tentez de ne pas dépasser les 45/50L : puisque vous porterez la totalité de vos affaires sur votre dos, essayez au maximum de voyager léger. Préparer une randonnée de façon efficace, c’est choisir avec soin ce que l’on met dans son sac.

Le nombre et l’emplacement des poches est primordial : vous devez pouvoir ranger votre gourde dans un espace accessible lors de votre marche, ainsi que d’autres petits objets utiles. Il vous faudra placer le reste, plus lourd, près du dos. Depuis cette année, pour simplifier ma marche, j’ai ajouté à mon petit équipement un sac banane permettant d’y glisser de l’eau et quelques bricoles : pratique, car j’ai désormais tout ce dont j’ai régulièrement besoin à portée de main, sans devoir m’arrêter pour fouiller dans mon gros sac !

Le sac doit impérativement comporter une ceinture ventrale confortable, permettant de répartir son poids sur vos hanches, et non uniquement sur vos épaules qui fatigueraient alors trop vite, écrasées. La partie proche du dos doit également être agréable au contact, et permettre à l’air de circuler librement. Par ailleurs, ne partez pas sans prendre avec vous une housse de pluie, même si la météo ne prévoit pas d’intempéries. En cas d’averse, vous serez heureux de pouvoir conserver vos affaires au sec !

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Randonnée dans le canyon de Skazka, au Kirghizistan

Petit matériel de trekking indispensable :

Maintenant que vous avez presque terminé de préparer votre randonnée, il vous reste à prévoir ce que mangerez lors de votre promenade ! Outre un pique-nique nourrissant mais pas trop gras, apportez avec vous quelques collations comme des noix et des fruits secs (et il va sans dire que sans eau, vous n’irez pas bien loin). Si vous préparez actuellement le Camino de Santiago, je vous invite à consulter de préférence le contenu de mon sac à dos pour Compostelle, sinon, munissez-vous du matériel suivant :

  • Une paire de jumelles pour admirer la nature ;
  • Un appareil photo ;
  • Une cape de pluie ;
  • Des petits sacs congélation pour protéger votre équipement de l’humidité ;
  • Un tube de crème solaire, une paire de lunettes et une casquette ;
  • Un couteau suisse ;
  • Une petite trousse à pharmacie où vous aurez pensé à mettre des pansements spéciaux pour les ampoules, du sparadrap et vos traitements habituels (asthme…) ;
  • Un rouleau de papier toilette (à ramasser après utilisation et à glisser dans un sachet en papier, que vous aurez pris pour rapporter vos divers déchets) ;
  • Un briquet ;
  • Des bâtons de randonnée, mais uniquement si vous en prenez deux afin d’équilibrer votre marche sur terrain accidenté, car dans le cas contraire, vous vous encombrez pour rien (certains sont télescopiques, ce qui permet de les ranger au fond du sac lorsque l’on ne les utilise plus) ;
  • Une carte de randonnée (voire un GPS pour les plus modernes) ;
  • Des papiers d’identité ;
  • Un téléphone en cas d’urgence ;
  • Quelques vêtements contre le froid (mieux vaut superposer différentes couches, comme un t-shirt comportant des aérations, une polaire et un coupe vent, plutôt qu’un seul vêtement chaud, technique testée et approuvée lors de mon tour de l’Islande en auto-stop en plein hiver) ;
  • Il existe des pantalons (appelés zip off) qui permettent de se séparer en deux au niveau des genoux, se transformant en shorts, ce qui est pratique et léger.
préparer sa première randonnée conseils

Randonner plusieurs jours permet de s’essayer au bivouac : un excellent moyen de se plonger en pleine nature

Préparer son itinéraire de randonnée :

Il est primordial que vous prépariez un minimum votre itinéraire avant de vous lancer en route, afin d’assurer votre sécurité. D’ailleurs, rien ne vous interdit de donner à l’un de vos proches une copie de votre itinéraire prévisionnel.

Il existe trois types de sentiers : les jaunes (promenade et randonnée, ou PR), nécessiteront un effort modéré d’une journée maximum, vous n’aurez alors besoin que de peu d’équipement. Il s’agira de découvrir le patrimoine local avant de rentrer chez vous le soir, et non de réaliser des prouesses physiques. Il existe également ce que l’on nomme les GRdP (sentiers de Grande Randonnée de Pays), qui sont des boucles symbolisées par des traits jaunes et rouges. Enfin, les balises blanches et rouges (grande randonnée, ou GR) représentent quant à elles des parcours de plusieurs jours, sur des distances parfois considérables : mieux vaut être en forme et prévoir ce qu’il faut pour vivre plusieurs journées en autonomie, notamment votre matériel de camping. Ces voies sont classées par niveaux de difficulté, allant de 1 à 5, voir encadré ci-dessous.

Même si vous adorez sortir des sentiers battus, rappelez-vous que l’écosystème est fragile et qu’il ne faut pas quitter les pistes généralement balisées. Beaucoup de zones sont protégées, et même si rien ne vous l’indique, cela abîme l’environnement lorsque l’on marche en dehors du chemin : on écrase ainsi les plantes et on participe à l’érosion du sol. La mousse, par exemple, est particulièrement délicate et met plusieurs dizaines d’années à se régénérer. De plus, certaines réserves naturelles possèdent des règlements spécifiques, là encore, renseignez-vous à l’avance. S’il vous arrive de devoir traverser un champ où se trouve du bétail, refermez derrière vous les barrières, afin que les animaux ne s’échappent pas. Enfin, ne surestimez pas vos capacités, et tentez de maîtriser votre temps de parcours (pour ne pas vous retrouver bloqué à la tombée de la nuit) : organiser une randonnée implique de repérer à l’avance un minimum son itinéraire. Vérifier que la météo sera clémente est également important : surtout en montagne, les orages arrivent vite !

Les hauts sommets qui m’entouraient semblaient dire qu’ils n’étaient là que pour défier l’homme. Et que l’homme n’existait que pour accepter l’honneur de ce défi.

Tiré de Le pèlerin de Compostelle, un livre de Paolo Coelho

organiser une randonnée en Turquie

Randonnée en Cappadoce, véritable joyau turc

Autres astuces pour préparer une randonnée :

Pas besoin d’aller bien loin pour prendre du plaisir, si certains aiment effectuer de longues marches, d’autres préfèreront adopter la micro-aventure : il en faut pour tous les goûts ! Si vous êtes plusieurs, le rythme du groupe doit s’adapter à celui de la personne la plus lente. Si cela vous est compliqué, vous pouvez envisager de vous séparer pour vous rejoindre plus tard dans la journée. Par ailleurs, il peut être très intéressant d’apprendre à connaître un peu mieux la faune et la flore de la région visitée : vous profiterez ainsi au mieux des merveilles que vous offre la nature.

Concernant le glanage sauvage, soyez vigilant : ne cueillez pas d’espèces protégées, qui sont nombreuses ! Pour le reste, soyez raisonnable dans les quantités prélevées. Certains champignons et plantes sont extrêmement dangereux : dans le doute, abstenez-vous de les consommer. Par ailleurs, il n’est pas toujours autorisé de faire du feu, surtout l’été : attention au danger, et aux amendes !

Enfin, même si l’on pense souvent l’inverse, nourrir les animaux sauvages nuit considérablement à leur survie. Une dernière chose : si vous faites le choix d’emmener votre chien, sachez que certains parcs nationaux leur interdisent l’accès, là encore il vous faudra préparer votre randonnée avec soin, afin de vous assurer que votre animal de compagnie sera le bienvenu.

préparer une randonnée avec un chien

Au Québec, jamais sans les huskies !

J’allais oublier de rappeler un dernier conseil aux voyageurs, au sujet de l’hydratation… En effet, avant, pendant, et après l’effort, il est très important de penser à boire beaucoup, et ce même si vous ne ressentez pas la soif. Cela vous évitera en plus d’avoir des tendinites ou des courbatures le lendemain. Aussi alimentez-vous correctement et suffisamment, entraînez-vous le plus régulièrement possible et débutez lentement votre marche.

Ressources pour organiser une randonnée :

Avant de conclure cet article, voici quelques informations complémentaires qui vous permettront, je l’espère, de préparer votre randonnée d’une ou plusieurs journées de la meilleure façon possible :

  • Balisage : vous trouverez un excellent dossier sur le sujet, publié sur le blog Randonner malin, je vous laisse y découvrir toutes les infos concernant les balises.
  • Niveaux de difficulté : la Fédération Française de randonnée a mis en place un système de cotation des itinéraires de randonnée pédestre. Cela permet de connaître à l’avance le niveau d’exigence du parcours envisagé.
  • Un peu de fun : sur son blog spécialisé dans le géocaching, Tof nous parle de rando-caching, une variante idéale pour les amoureux de la randonnée.

J’espère que ces quelques conseils vous seront utiles, et que vous profiterez des beaux jours pour aller prendre l’air ! Je vous souhaite de beaux moments de randonnée en pleine nature, n’oubliez pas d’écouter votre corps (lire mon recueil de témoignages de pèlerins, ils vous le confirmeront), et surtout de profiter au maximum de la sérénité que vous trouverez en marchant.

Et pour aller plus loin, n’hésitez pas à retrouver le meilleur de mon blog voyage, ainsi que mes autres récits de voyage et l’intégralité des textes publiés durant mon tour du monde de cinq ans. Enfin, si vous avez des conseils à ajouter pour bien préparer une randonnée, partagez-les avec nous dans les commentaires !


Conseils pour organiser une randonnée ou un trek (équipement, itinéraire, trucs et astuces pour marcheur débutant) et partir marcher en toute sécurité... | Histoires de tongs, le blog voyage alternatif

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Join the discussion 18 Comments

  • Pieerot dit :

    Article super intéressant !!!

  • Bonjour,
    Merci pour cet article, il est très riche en informations. Je suis à 100% d’accord avec toi sur le volume du sac, il est préférable de ne pas dépasser les 50 litres, c’est pourquoi je reste avec mon sac de 40 litres depuis plusieurs années; 🙂

  • Sophie dit :

    Bonjour,
    Votre blog est top et plein de bons conseils. J’ai cependant une question: je pense partir sur les chemins de Compostelle quelques jours et je pensais camper. Je n’ai jamais fais ça et j’aimerais me lancer! Mais j’ai peur ne pas trouver de lieu où poser la tente. Que me conseilleriez vous?
    Merci!
    Sophie

    • Bonjour Sophie et merci pour vos gentils mots ! Je pense que vous n’aurez aucun souci pour trouver où poser votre tente en France. En Espagne, ils sont un peu plus regardants car le bivouac n’est pas autorisé, bien qu’une exception soit largement pratiquée envers les pèlerins (cela reste donc tout à fait possible mais encore plus qu’ailleurs la discrétion doit être de mise). Camper près d’un point d’eau peut s’avérer utile, que ce soit pour boire ou pour se débarbouiller… 😉 Bon chemin à vous !

  • Fabrice LE GUEN dit :

    hello, merci de tous vos conseils, je repart prochainement sur le chemin de Compostelle , ce que je peux apporter comme conseil, c’est de veiller à garder un bon état d’esprit, envers les populations locales, envers les responsables de gîtes et puis bien-sûr envers les marcheurs, voilà mon petit conseil, merci à vous tous

  • Isabelle dit :

    Merci Astrid pour tous ces conseils précieux! J’ai lu tes aventures avec grand plaisir. J’ai rêvé depuis mon canapé avec une fracture du plateau tibial…. Je compte depuis longtemps me lancer sur le chemin et ces projets me font avancer (dans ma tête). Je pense moi aussi partir d’Orleans où habite ma sœur. Pourrais tu me confier ton itinéraire pour rejoindre la voie de Vezelay. Merci encore à toi et qui sait pet être un jour sur un chemin!!!!!!

    • Bonjour Isabelle et merci pour ton commentaire qui me fait plaisir ! Avant tout, je te souhaite avec un peu d’avance un buen camino, j’espère que ton chemin t’apportera ce que tu vas y chercher, et bien plus ! Quant à ta question concernant mon itinéraire d’Orléans à la Voie de Vézelay, je suis désolée mais je n’en ai aucune idée. J’ai mis 4 ou 5 jours à rejoindre Bourges, en suivant plus ou moins le GPS de mon téléphone et en plantant ma tente au milieu de nulle part, aux abords des forêts. Si tu pars d’Orléans, tu peux considérer faire le chemin de Tours qui me semble plus approprié (et plus joli). Sinon, pourquoi ne pas partir de Bourges surtout si tu n’habites pas Orléans ? Le chemin entre ces deux villes n’a pas été la partie que j’ai préférée (mais bon, c’est tellement subjectif…). Quoiqu’il en soit, bonne route à toi !

  • Chatel dit :

    Merci Astride, pour tout tes bons conseils que je retiens afin de préparer et réaliser l’an prochain ce projet de faire le chemin de St jacques de compostelle, qui est aussi un projet ou élan laissé de côté depuis plus de 15 ans déjà. Besos et the best for YOU

  • Gonzalez dit :

    Bonjour, quelle quantité d’eau faut-il par jours de marche ( entre 6 et 8h de marche ). J’ai 3L, faut il prévoir plus ?
    Merci !

  • Marilyn dit :

    Hello
    As-tu envisagÉ de faire The Westhighland Way qui relie Milngavie a Fort William en Ecosse ?

    J’ai decouvert depuis peu ton blog que je lis avec beaucoup d’attention. Merci

  • papi dit :

    merci pour ces bons conseils mais il me sera difficile de tous les appliquer ! …
    en effet, mes jambes ont pas mal d’heures de vol et je dois les économiser ……..
    re merci pour les photos
    bisous

  • Patrick dit :

    Pour partir vers compostelle ne pas oublier sa credantiale et peut être de prendre des renseignements auprès des associations jacquaire de votre département

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